Rêve [( Pv ])

Je me déplaçais sur la scène à grand pas. J'allais plus vite que d'habitude car je tenais mon bloc à dessin. La scène était déserte, ce n'était pas l'heure des représentations. Mon regard se promenait autour des gradins, cherchant l'inspiration. Je marcha doucement vers ceux ci. Je marchais d'un pas rapide autour de la scène, avançant dans les gradins. Je tenais mon bloc et mon crayon, et, dans ces moments là, rien ne pouvais me déconcentrer. Rien, à part l'arrivée d'un beau gosse. Je souris doucement et l'inspiration me vint. Je commença à dessiner, en écoutant mes idées. Une demi-heure plus tard, j'avais sur mon papier un costume aux plumes dorées. Je posa mon dessin à coté de moi. J'aimerais beaucoup que quelqu'un vienne à ma rencontre car je me sentais un peu seul. J'aimerais beaucoup connaître tout les habitants du cirque. Pour l'instant, je côtoyais juste une garce. Elle cherchait tout les moyens pour se rendre intéressant à mes yeux. A part, la méchanceté, elle ne m'inspirait rien de bon. Enfin bon. Je soupira, décidément, j'étais seul.

Seul, Adam ne l’était jamais vraiment, du moins, pas dans les pensées d’un certain russe. D’ailleurs, ce dernier se dirigeait en ce moment même pour une petite répétition improvisée du nouveau spectacle qu’il voulait mettre en scène. Tenant une cage dorée d’une main et une énorme valise débordant d’objets de l’autre, il entra sous le chapiteau, encore endormi à cette heure de pause. A sa suite, l’éternel corbeau noir aux reflets bleutés volait agilement entre les barres métalliques qui composaient l’espace aérien du chapiteau.
S’étant arrêté au centre du cercle bigarré de couleurs, qui signifiait le centre de la scène, Dimitri déballa ses affaires alors que le corbeau semblait prendre un malin plaisir au tournoyer autour de dessinateur des gradins, que le russe n’avait d’ailleurs pas encore vu. Fouillant dans son bordel couvert de poussière par les années, et sûrement plein de surprise, il trouva un entonnoir, trois étoiles dont la dorure s’enlevait, quelques agrafes, une micro de rechange, quelques froufrous, un voile noir et blanc et quelques autres bouquets de fleurs en papiers pliables et des fausses baguettes magiques, enroulées autour d’un parchemin criblé de notes. Rien de bien intéressant pour créer un nouveau numéro, si ce n’est que faire participer un membre du public et lui faire sortir des pièces par tout les endroit possibles, et pourquoi pas même des colombes, si il lui en restait assez en coulisse.
Bien, tout semblait donc plié mais restait encore à éduquer son corbeau pour un spectacle qu’il produirait le soir même. Sifflotant doucement pour l’appeler et soulevant son bras pour lui proposer un perchoir digne de ce nom, il espérait qu’il obéirait, comme à son habitude… Mais ce ne fut pas le cas ce soir là. Joueur et voleur, il jouait déjà avec le crayon de papier du costumier dans le bec, semblant le mâchouiller comme un jeune chiot. Cela devait être terrible à voir ! C’est alors que Dimitri leva les yeux de son monde.
Là, dans les gradins, se tenait le fameux costumier qui partageait sa chambre et avait partagé sa vie dans le passé. Sur un coup de tête de l’un et l’approbation d’un autre, ils avaient acceptés mutuellement de se séparer, mais Dimitri le savait, leur histoire ne faisait que débuter, après tout, ils avaient tout l’éternité de leurs vies pour recommencer. Souriant, Dimitri lui fit un signe de la main avant de s’approcher des gradins. Accoudés à la barrière rouge qui montrait la séparation entre le public et les artistes, il regardait l’homme, qui peut-être allait bientôt s’approcher lui aussi…

Quand j'entendis la porte s'ouvrir, je levai les yeux vers celle ci et je vis apparaître Dimitri. Mon ancien fiancé. Et mon nouveau colocataire. Peut être que cela nous rapprocherait. Car, j'avais encore des sentiments pour lui, malgré que nous nous soyons séparé. Je décida de ne pas me faire remarquer, estimant, qu'il devait être occupé. Cependant, le corbeau de Dimitri semblait m'avoir remarquer. Il voleta vers moi et commença à me tourner au tour. Je fis un geste de la main pour le faire partir mais il ne voulait pas m'écouter. Il s'approcha de moi et prit mon crayon pour aller le mâchouiller plus loin. Tant pis, j'en avais d'autre. Occupé par l'oiseau, je n'avais pas remarquer que Dimitri s'était accoudé à la barrière rouge. Je le regarda pile au moment où il m'adressa un signe de la main. Je laissais mes yeux le dévorer du regard. Puis avec un sourire, je vins doucement à sa rencontre. J'observais derrière lui ses objets déballés. Avec un peut de chance, il aurait besoin d'un costume. ::titedent::

< Hello >

Le fait d’être aussi proche à nouveau de son ex que ce soit dans le dortoir ou sur cette scène rendait Dimitri nerveux, ce qu’il n’était jamais habituellement. Dévorant goulument des yeux l’apparence parfaite de son costumier et colocataire préféré, le prestidigitateur ne porta même pas attention à son corbeau qui venait de casser le crayon à papier de l’homme. D’ailleurs, il essayait de cracher les morceaux épineux qui lui restaient dans le bec en croassant bruyamment, mais ça, c’était ses affaires.
Le russe avait posé ses coudes sur la barrière et une main retenant sa tête envieuse et rêveuse, il scrutait le moindre petit détail de l’homme. Oui, il avait regretté de le quitter, mais en apprenant qu’il voulait loger dans sa partie du dortoir, il n’avait pas hésité du tout. Un grand oui et une sourire l’avait accueillit pour sa première grande soirée dans la même chambre, et officiellement, parce que officieusement, ils avaient déjà partagé la même couche lors de leur relation, même si ils étaient restés assez soft quand même.

Adam Lartner a écrit:: < Hello >

Dimitri lui fit un grand sourire, passa une de ses mains dans les cheveux, un peu gêné mais lui répondit doucement. Sa voix mélodieuse mi grave et mi aigu se laissait porter sans heurs jusqu’aux oreilles de son destinataires.

Avisant le crayon broyé et le carnet posé sur un rang de gradin, il sourit encore à nouveau. Avant de regarder son jeune et immortel ami.

Dit-il, ses yeux foncés devenant brillants, de jeu et d’envie. Oui, il avait envie de cet homme, envie… peut-être même jaloux d’un éventuel amant qu’il pouvait avoir… Mais même en éprouvant un tel sentiment de plénitude, même en se voyant si attiré, il savait que quelque chose n’allait pas en lui… Oui, il n’était pas comme ça d’habitude…

Je m'approcha de la barrière et posa mes coudes de la même façon que Dimitri. Nos visages était très proche l'un de l'autre. Pourquoi je faisais ça ? J'avais envie qu'il retombe dans mes bras. Je souris doucement. Je tourna la tête vers le corbeau et mon crayon cassé en deux.

< Pour que je te dessine un truc, il faudra que tu me trouves un crayon >

A vrai dire, j'en avais une bonne trentaine mais c'était pour le plaisir de lui parler à l'avenir. Je réfléchis au prochain costume que je dessinerais. Il serait noir avec des contours carrés, stricts. Comme Dimitri. Je plongea mon regard dans celui du musicien. Les quelques rides au coin de ses yeux me rappelèrent notre différence d'age. A l'époque, je n'y avais pas fait attention, mais maintenant que j'y repense, c'était peut être la cause de notre séparation. Je me mis à jouer avec les doigts du musicien.

Cher Dimitri, une pulsion m'intime l'ordre de prendre ton visage dans mes mains et de t'embrasser. Je ne le referais pas car j'ai trop peur de ta réaction. Je t'aime trop pour te mettre en colère ...

En colère, qui se mettrait en colère alors que son cœur bat la chamade en étant si proche de l’être aimé… Le souffle tiède du costumier, parfumé et enivrant rendait l’esprit du prestidigitateur complètement brouillon. C’est à peine si il se souvenait de la question que l’homme séduisant venait de poser…

Souriant, et revenu à un été d’esprit moins embrumé, il brandit son trophée carboneux enrobé de bois.

Dit-il, une fois s’être à nouveau rapproché au point de sentir la respiration chaude d’Adam contre son visage.

Je souris lorsque Dimitri sortit un crayon à moitié mité de sa poche. Je le pris en prenant soin d'effleurer la main de l'homme. Je lui lança un regard qui voulait dire merci. Il osait me demander si j'allais bien alors que je ne pensais qu'a lui de jour comme de nuit. Et maintenant que nous étions dans la même chambre, cela ne calmera pas mes ardeurs. L'odeur fraîche du musicien emplit mon nez. Je ferma doucement les yeux mais les rouvris deux secondes après, conscient que Dimitri était encore là XD. Puis, je me rendis compte que je ne lui avais pas répondu.

< Ça va, ça va, j'ai fais la connaissance d'un jeune homme très sympa >

La jalousie était un bon moyen de reconquérir un cœur perdu.

Amour, mon cœur se serre car je me demande si je n'ai pas perdu le tien. Tu me manques tellement.